Algérie
Cela faisait 35 ans que j’attendais ce moment, pouvoir enfin retourner dans le Sahara Algérien, parcourir ses magnifiques paysages et rencontrer à nouveau ses habitants, les Touareg ou Kel Tamasheq. Et c’est en février 2019 que ce « retour au Sahara » s’est finalement passé !
Hier nomades, les Touareg luttent aujourd’hui pour la survie de leur mode de vie : économie du Sahel asphyxiée, insécurité, déplacements entravés, les Touareg ne sont plus maîtres de leur destin. Pourtant, au cœur du désert on trouve d’innombrables traces de la présence millénaire de leurs ancêtres, faisant de cette région un véritable musée à ciel ouvert : une myriade de tessons de poteries accompagnés de quelques outils préhistoriques (meules, pointes de flèche etc) jonchent le sol, des peintures et des gravures, toutes plus belles les unes que les autres, tapissent de nombreuses parois rocheuses et témoignent à souhait de la grande diversité biologique qui régnait il y a 5 à 10.000 ans dans ce qui est maintenant une beauté minérale brute ou la vie se mérite chaque jour. A cela s'ajoute la présence sporadique d'énigmatiques tombes néolithiques. Celles-ci sont systématiquement adossées à une colline, ce qui permet de les répérer de loin. Un premier cercle de pierres entoure le tumulus sous lequel se trouve la chambre funéraire ; un second encercle l’édifice tout entier. Seuls les hommes y sont enterrés, couchés sur le côté, la tête vers l’orient.
Le voyage organisé par Geko Expéditions avait pour but premier de sortir des sentiers battus et d’explorer en 4x4 ce magnifique désert qu’est le Sahara (contrat plus que largement rempli !) et les contacts avec les populations locales furent donc limités … à mon grand regret et ce, même si je le savais dès le départ ! Un bref arrêt à Illizi, mais surtout un important ravitaillement à Djanet, située aux confins des frontières Algériennes, Libyennes et Nigériennes et en bordure immédiate du parc du Tassili N’Ajjer, m’ont permis pendant une heure … juste une heure (comme le témoignent les EXIF de mes photos) … de faire quelques portraits intéressants de la population locale. Bien que sédentarisés pour la plupart, les Touareg restent de redoutables navigateurs du désert, se transmettant de génération en génération (mais pour combien de temps encore vu leur sédentarisation grandissante ?) leur savoir-faire pour s’y retrouver dans cet immense océan de sable parsemé de dédales rocheux . Nous avons d’ailleurs pu bénéficier de cette précieuse expérience grâce à nos charmants guides Touareg qui nous ont également fait partager quelques moments de leur vie d’anciens nomades, comme la cuisson et le partage de la taguella (pain du désert cuit sous la cendre), le rituel du thé vert ou encore passer la nuit (parfois glaciale : jusqu’à -4°C) à la belle étoile au coin du feu !
Une expérience enrichissante et inoubliable !