Birmanie (Myanmar) : Instants bouddhiques
A chaque instant, la vie au Myanmar est rythmée par le Bouddhisme. Les représentations de Bouddha sont partout, dans les villes, chez les habitants, dans les étals des marchés, dans une grotte ou au milieu de nulle part en pleine forêt ! Ces Bouddhas sont en bois, en marbre, parfois gigantesques (vraiment...) avec leur carcasse en ferraille couverte d'une épaisse peau de béton. Très souvent couverts d'or, en peinture ou en feuilles très minces appliquées soigneusement par chaque pratiquant comme offrande. S'ils ne sont pas couverts d'or, ils sont souvent peints, soit sobrement, soit bariolés de façon très kitch !
La vie de Bouddha est souvent illustrée dans de gigantesques fresques peintes ou en reliefs sculptés qui tapissent murs et plafonds de nombreux édifices, dans des monastères mais aussi dans des grottes ou des vestiges de stupas ou de pagodes. Partout et par centaines, des bâtonnets d'encens se consument lentement, libérant de petites fumées tourbillonnantes aux effluves enivrantes.
Partout, on assiste à un étrange rituel journalier qui commence bien avant le lever du soleil : les moines et les nonnes font la quête, en marchant calmement, à la queue leu leu, les ainés encadrant les plus jeunes (parfois très jeunes!), dans les rues des grandes villes, dans les ruelles bruyantes des villages, dans les lieux sacrés comme le rocher d'or. Toujours pieds nus, par tous temps, toujours le regard fuyant celui qui donne, toujours sans aucun échange de parole. Tout le monde donnent aux moines (pas d'argent mais de la nourriture), suivant ses possibilités et tout ce qui a été récolté est ensuite partagé équitablement lors du repas de midi entre chaque moine, chaque nonne.
Dans les monastères, la vie est austère, presque ascétique, avec ses rituels immuables : la quête du matin, les cours, le repas de midi (le dernier de la journée), la méditation, les tâches diverses. Et chaque jour ces rituels se répètent, encore et encore, depuis des siècles.
Dans la grande pagode Shwedagon de Rangoon, il est habituel d'y voir une cérémonie haute en couleurs, appelée Shinbyu et qui correspond à un rite de passage (novitiation) dans la tradition du Bouddhisme Theravada, sorte d'ordination monastique d'un enfant (normalement de moins de 20 ans). Avant de devenir un moine, le jeune homme doit d'abord devenir un novice. Cette cérémonie rappelle une étape capitale dans la vie de Bouddha, alors riche Prince Siddhartha, qui va abandonner tout le luxe auquel il était habitué pour se dépouiller complètement et partir à la quête de la vérité sur l'existence. Lors de ce rite de passage, les jeunes enfants sont habillés comme des princes (vêtements richement brodés, maquillage intense, couleurs vives) et sont promenés fièrement par leurs parents. La chance nous a souri en route pour le pont U-Bein, nous avons croisé une très imposante cérémonie Shinbyu, formant un cortège de plusieurs centaines de personnes, tous richement habillés, qui traversait un village, avec une bonne dizaine d'enfants effectuant le passage rituel. La plupart de ces enfants étaient véhiculés par des chariots aux couleurs éclatantes, tirés par des bœufs mais quelques enfants, très privilégiés, étaient chacun juchés sur le dos d'un éléphant. Il est rare d'assister à pareil déploiement de richesse et cela signe clairement l'appartenance de ses enfants à une couche sociale très aisée. La plupart du temps, les pratiques du Bouddhisme sont mélangées avec d'autres pratiques religieuses comme le culte des génies/esprits (Nats) ou l'hindouisme. Cette page est donc consacrée à tous ces moments de la vie quotidienne birmane et qui sont rythmés par le Bouddhisme. Une profonde ferveur religieuse se dégage de chacun de ces instants, ferveur qui n'a d'égal que l'extrême gentillesse que le peuple birman nous a témoigné lors de ces rencontres. Comme pour toutes autres rubiriques, de nombreuses autres photos sont disponilbes à la vente. N'hésitez donc pas à nous contacter si vous cherchez quelque chose de particulier !